D’ère, d’air, et dare-dare. La future grande région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon (MPLR), qui naîtra le 1er janvier 2016, ne manque pas d’atouts. Un observatoire national le communiquera mercredi, et vous avez la primeur de l’info : le nouveau découpage territorial « souligne l’émergence de régions fortement dynamiques, au premier rang desquelles on trouve MPLR ou le Nord-Pas-de-Calais/Picardie », d’après ses économistes. D’après eux, MPLR (population active : 2 463 000 personnes) est même « la grande bénéficiaire de la réforme des régions en termes de créations d’emplois ». Entre 2009 et 2014, la réunion des deux régions prend en effet la pôle position du classement national, avec un taux de créations nettes d’emplois de 1 % de la population effective. Séparément, Midi-Pyrénées figure au 3ème rang sur cette période, et le Languedoc-Roussillon à la 6ème place. En matière de spécialisations sectorielles, la mêlée MPLR monte sur la 3ème marche.

Aéronautique bien sûr, mais aussi logiciel, services à la personne, opérateurs télécoms, informatique/électronique, établissements de soin, restauration et ingénierie. Deux startups toulousaines sont citées en exemple : Sigfox (objets connectés), qui vient de lever 100 M€, et Naïo Technologies (robotique), qui a reçu vendredi la visite d’Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du numérique. En matière de levée de fonds, sur 609 startups et 499 levées de fonds observés, MPLR se classe 2ème (68 levées de fonds, pour 303 M€), derrière l’Ile-de-France (205 levées de fonds, pour 1 138 M€).

Quelques grosses annonces ont jalonné le cru 2014 : projet de centre d’appels à Tarbes (300 emplois), implantation de la SSII britannique Computacenter à Pérols, à côté de Montpellier (300 emplois), institut de recherche technologique pour l’aéronautique, l’espace et les systèmes embarqués à Toulouse-Montaudran (250 chercheurs en 2016), progression – de 1 150 à 1 400 salariés en 2014 – de l’usine d’Assistance Aéronautique et Aérospatiale à Lanne (Hautes-Pyrénées).

Au-delà des chiffres, la nouvelle entité administrative va bousculer nos vieilles habitudes, briser les prés carrés, tordre les egos et ouvrir les esprits. Il était temps. Je ne sais pas vous, mais j’étouffais un peu, tournais en ronrons et me regardais les petons, à l’ombre des pins parasols et de pouvoirs trop locaux. Entre Montpellier, comme mer, et Toulouse, comme terre, c’est une longue histoire d’amour qui commence, avec plein de disputes dedans.