Quels enjeux économiques clefs pour l’Occitanie, et ses deux métropoles, Toulouse et Montpellier, à l’horizon 2040 ? La Lettre M, média économique de référence diffusé sur abonnement (www.lalettrem.fr/abonnement/information), vous propose d’appareiller pour le futur, à travers son Mag Prospective 2040, à paraître le 22 mai. C’est la première fois que La Lettre M aborde ce thème. Pourquoi maintenant ? Parce que des décisions lourdes doivent être prises (LGV, tramway, métro, rocades, plans locaux d’urbanisme intercommunaux…) dans les prochains mois. Ces choix impacteront les futures décennies. Parce que le monde change, très vite, entre transformation digitale, croissance démographique, nouveaux modes de consommation (économie sociale et solidaire), transition écologique… Bref, l’exercice prospectif, pour imparfait qu’il soit, n’est pas un luxe intellectuel. En sondant le futur, il éclaire le présent et apporte son lot d’infos utiles.

Interrogée par La Lettre M, Caroline Jamet, directrice régionale de l’Insee, identifie quatre enjeux spécifiques aux territoires d’Occitanie. Tout d’abord, l’essor démographique très fort, avec 50 000 nouveaux habitants chaque année. « La région passera, en 2022, de la 5ème région française la plus peuplée à la 3ème, derrière l’Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes. Il faut que le développement économique suive, en termes de logements et d’emplois. » Deuxième axe : la cohésion sociale, dans une région marquée par « une très grande pauvreté », et qui est la 2ème, après les Hauts de France, en nombre d’allocataires des minima sociaux. La cohésion territoriale revient régulièrement dans les discours des grands élus – par ordre alphabétique pour ne fâcher personne : Carole Delga, présidente PS de la Région Occitanie, Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse et président de Toulouse Métropole, et Philippe Saurel, maire DVG de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole. Comment articuler ces deux métropoles, qui agissent telles des aimants d’attractivité, avec le réseau des villes moyennes et les départements ruraux ? Se pose la problématique de la mobilité, à l’intérieur des métropoles et sur des distances plus importantes. Enfin, Caroline Jamet pointe le vieillissement de la population, avec les défis qui lui sont liés – « santé, accès aux soins et équipements en Ehpad (maisons de retraite médicalisées) ».

Sans prétendre prédire l’avenir, la rédaction « M » vous invite à explorer dans ce Mag l’économie occitane de 2040. Des nouvelles dynamiques se dessinent déjà clairement. Comme cette convention, dans le cadre de la Smart City, entre la Métropole de Montpellier, le Cnes (centre national d’études spatiales) et InSpace Institute (applications spatiales pour le développement d’activités). On voit aussi poindre des alertes, comme l’érosion du trait de côte sur le littoral – un vrai casse-tête pour les stations balnéaires et les gérants de campings, comme à Vias dans l’Hérault -, ou la pénurie d’eau. Jugez plutôt : le déséquilibre hydrologique du bassin Adour-Garonne pourrait passer de plus 200 millions de m3 par an actuellement en été, à plus d’un milliard de m3 en 2050, si la température moyenne augmente de deux degrés. Et si c’était déjà demain ?