C’est dans la défaite que l’on apprend, et que se nichent les victoires de demain. Ce qui peut sembler un poncif extrait de n’importe quelle conférence de presse d’après-match, est en réalité une redoutable école de l’entrepreneuriat et de la réussite.

Qu’est-ce qui bloque, bien souvent, les initiatives individuelles ou collectives ? Pêle-mêle, la peur de l’échec, des concurrents, des supérieurs hiérarchiques, de la remontrance du patron, des confrères, des autres services de sa propre société. Avec, en boucle, les mêmes questions : Serai-je à la hauteur ? Ne vais-je pas me faire mal voir ? M’attirer des ennuis ? Le jeu en vaut-il la chandelle ? Après tout, je toucherai la même paye à la fin du mois, initiative ou pas…

Les freins viennent de loin. Les moins sages d’entre nous se souviennent des mauvaises notes, des remontrances acrimonieuses et des heures de colle. Le système éducatif, centré sur l’excellence académique, n’encourage pas assez la prise de risque.

Pourtant, il faut se tromper, tomber, essayer. C’est une nécessité pour briser sa zone de confort et rester en vie. Dans les entreprises innovantes, la dérive – très franco-française – qui consiste à attendre d’avoir le produit ou le service parfait pour le mettre sur le marché est battue en brèche par de nombreux spécialistes. Les technologies et les clients vont vite : si vous laissez couler les mois, votre idée originelle sera devenue obsolète.

Lors d’une réunion, un journaliste me faisait remarquer – à juste titre – : « Elle était bien, cette rétro photo projetée lors de la soirée, mais les textes m’ont paru trop longs. 
– Oui, tu as raison, on le note pour la prochaine fois. Mais il fallait essayer cette nouvelle offre tout de suite, et ne pas attendre la prochaine édition, en septembre 2018. L’essentiel, c’est de l’avoir fait, de s’être mis en mouvement, peu importe si ce n’était pas idéal. » Bouger les lignes permet de mobiliser les ressources en interne et, aussi, d’envoyer un signal positif à son environnement extérieur. Ce qui n’empêche pas de rester inflexible sur les fondamentaux, lesquels ne supportent pas l’erreur – dans mon métier, la vénération du carré conjugaison-grammaire-orthographe-vocabulaire, ainsi que la clarté, la précisions, la concision, l’honnêteté et la pertinence du message.

Et rappelons-nous, religieusement, ces mots de Sir Winston Churchill, dont les soucis de management et d’innovation furent autrement plus inextricables que les nôtres : « Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme (…) Le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal : c’est le courage de continuer qui compte. »