4ème région d’accueil des projets d’investissements étrangers, 1er région hors Ile-de-France pour les emplois R&D, ingénierie et design, et présence de 900 entreprises à capitaux étrangers employant au total 44.000 salariés : la nouvelle région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées* aurait tort de s’auto-flageller, et ses élus de se diviser en combats d’arrière-garde. L’inauguration, ce mardi 28 juin, du nouveau siège d’Airbus Group à Toulouse-Blagnac, est l’exemple le plus criant de cette puissance de feu. Les choses avancent. Quelles que soient les tensions politiques qui les opposent, et que nous adorons décortiquer, Carole Delga, présidente de Région LRMP, et Philippe Saurel, président de Montpellier Méditerranée Métropole, incarnent, sans s’en rendre compte, la même nouvelle façon de faire de la politique. Plus pragmatique, plus directe, moins fastueuse, moins clientéliste, plus transparente, et résolument connectée aux nouvelles technologies.

L’implantation de nouvelles activités, partie émergée et médiatique de l’iceberg, ne doit pas faire oublier le parcours du combattant consenti par les élus, services écos, agences dédiées, commercialisateurs…, dans une compétition internationale féroce. La concurrence est cependant parfois interne : recours de plus en plus nombreux contre des projets commerciaux ou industriels, manque de culture économique de certains élus qui cèdent aux sirènes de la spéculation immobilière (plus facile d’accueillir une résidence standing qu’une usine), lois trop contraignantes – une outarde canepetière ou un papillon qui bloque un projet d’infrastructure, par exemple. Côté lumière, la passion des développeurs, publics ou privés, et l’utilisation du marketing et des réseaux sociaux, qui monte en puissance. Avec, souvent cité en référence, le simple et génial ‘Only Lyon’.

Que veulent les entreprises pour leurs zones d’activités ? Du très haut débit, bien sûr. Un foncier disponible et financièrement accessible, évidemment. Une offre locative. Des infrastructures de transport performantes. Des services de développement économique qui répondent aux mails ou au téléphone avec rapidité, efficacité et clarté, et assurent un suivi. Mais aussi, ces petits plus qui font la différence : un écosystème riche (formation, R&D, universités, scolarité des enfants des cadres…), une signalétique efficace, des services associés – crèches, restauration, parcours sportifs… -, une animation créant du lien entre les entreprises résidentes. On est, en fait, souvent très loin des smart cities et autres bâtiments HQE ou Breeam : les PME veulent du confortable et du pratique.

Avec la montée en puissance du digital, vecteur de travail nomade, et la volonté accrue de rationaliser les mètres carrés, les nouveaux espaces de bureaux sont de plus en plus conçus par usage, et non plus par fonction. Comme le détaille Ingrid Nappi-Choulet, professeur-chercheur à l’Essec, sur son blog (bit.ly/28JTSt9). Le sacro-saint ‘bureau du directeur’ a du souci à se faire !

* dont le nom sera voté le 24 juin à Montpellier. Ce billet est inspiré de l’édito à paraître le 28 juin dans le mag « Zones d’activités » de La Lettre M (www.lalettrem.fr)