À quoi sert un média ? À informer, certes. Pour fabriquer de la liberté, pour donner à savoir et à réfléchir, et, surtout, pour savoir qui est mort hier et s’il fera beau demain. Très important, les défunts tout neufs et la flotte. Je ne mérite d’ailleurs pas ma carte de presse, pour ne jamais lire les rubriques nécrologiques et météo, lesquelles caracolent en tête des enquêtes de lectorat.

Un média informe, c’est entendu. Avec toutes les dérives consubstantielles à l’urgence, maintes fois évoquées dans ces colonnes. Comme la mode des sujets à la mode, telle que le harcèlement sexuel. Attention, scoop planétaire : ce n’est pas gentil d’agresser quelqu’un, le coupable (un homme, donc) peut même aller en prison pour ça ! Attention à nouveau : maintenant, les femmes savent parler, et les policiers et les juges les écoutent. Alors qu’avant, jusqu’à septembre 2017, ben non. Le vieux monde n’a qu’à bien se tenir, #balancetonporc débarque.

Mais je m’égare, alors que j’en suis déjà à 940 caractères. Un média, ça sert aussi, et de plus en plus, à donner rendez-vous. Créer du lien entre lecteurs, leur permettre de réseauter. Leur offrir un accès direct, le temps d’un événement, à des décideurs. En Occitanie, La Lettre M propose plusieurs formats : en grand et le soir avec les Masters, deux fois par an (remise de prix) ; En condensé et le matin, à un rythme soutenu (5 ou 6 cette année) avec les Petits Déjs. À chaque fois, du contenu, des belles boîtes mises en lumière et des sourires. Nos premiers Masters toulousains, le 15 novembre, porteront sur le thème du bonheur au travail (www.lalettrem.fr/evenement-m). En posant de vraies questions : Comment allier performance et bien-être ? Quelles PME se distinguent en matière de santé au travail, d’aménagements d’horaires, d’innovation managériale, d’immobilier etc… ? Le buffet vaudra-t-il le détour ?

Une constante des rendez-vous, et les loulous qui travaillent dans l’événementiel et ont lu jusqu’ici acquiesceront : on ne sait jamais comment les choses vont tourner. Ni l’affluence, ni les réactions du public, ni la clarté du message diffusé malgré les répétitions, ni le nombre de chaises, ni le traiteur, ni les caprices du ciel, ni les jeux des élus (viendra, viendra pas ?), ni le taux d’alcoolémie du régisseur. Voudrait-on limiter les aléas au maximum, par souci du travail bien fait, il reste une incompressible part d’imprévu. Toujours. Il faut l’accepter – sauf quand les micros déconnent, avanie qui me donne envie d’être déporté sur Mars.

Exemple pagnolesque d’imprévu : à Sète (Hérault), dans une salle chauffée à blanc, lors de l’animation d’une réunion publique sur un projet urbain controversé, certains habitants m’ont pris le micro (fonctionnant fort bien, pour le coup) des mains pour interpeller le maire, qui menait les débats depuis la tribune. Magie de la Méditerranée. Parlant le sétois, j’ai pu éteindre les incendies oratoires et sortir entier. Après tant d’odyssées, et histoire d’élever mon âme de prêcheur*, la conclusion avec cet adage biblique, démodé et juste : il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.

* Non, pas de faute, tentative de jeu de mots.