Thierry Mariani, ministre des Transports, va bientôt trancher sur le projet de dédoublement de l’autoroute A9 (A9b), qui courrait sur environ 10 km au sud de Montpellier. Décision qui fera suite à la concertation publique de cet été. Le coût de l’A9b, dédiée au trafic de transit, s’élève à 500 ME. L’autoroute actuelle serait alors dévolue aux flux locaux… et son onéreux entretien aux collectivités locales.

La concertation a escamoté un point clé : dédoublement ou pas, tant qu’on ne fera pas « sauter » les ronds-points de Montpellier Est, Sud et Ouest, accolés aux bretelles de sortie, les files de voitures continueront à remonter dangereusement, aux heures de pointe, sur la voie de droite de l’A9 existante. Une incohérence de plus, dans un dossier qui n’en manque pas (https://www.hubertvialatte.com/developpement-durable/la9b2-repart-de-zero/).

Depuis début juillet, 23 personnes – combien l’été prochain ? – ont trouvé la mort sur les 100 km d’autoroute qui séparent Montpellier de Narbonne. Dans ce bilan sanglant, la section qui pourrait être dédoublée ne recense qu’une victime. En quoi la réalisation de l’A9b sécuriserait les conditions de circulation sur les autres tronçons, si dramatiquement accidentogènes ? Plutôt que de se cantonner à un projet d’infrastructure, la concertation aurait pu, dû, aborder la problématique de la sécurité pour tout le linéaire de l’autoroute A9, où se côtoient vacanciers éreintés par la traversée de l’Europe, ‘autochtones’ pressés et cortège de poids lourds.