On ne va pas se mentir : journalistes, relations presse et communicants politiques s’apprêtent à vivre une année dantesque, façon étape du Tour de France sous un orage de grêle après trois cols hors catégorie. Avis de tempête, ça va tanguer. Faiblards et grincheux s’abstenir. Affûtez vos PC (Mac pour moi), limitez la clope, perdez du ventre et dormez longtemps pendant qu’il est encore temps.

Ça va commencer avec les élections consulaires. À savoir les CCI – chambres de commerce et d’industrie pour les nuls. Constitution des listes, en décryptant les alliances et en faisant mine de s’intéresser – puisqu’il le faut. Élection départementale fin octobre, puis régionale début décembre. D’accord, ce n’est pas le feuilleton le plus médiatique, y compris au sein même des ressortissants des CCI – ils ne se bousculent pas pour aller aux urnes. Mais comment éluder ce théâtre du pouvoir, où se peaux-de-bananent de valeureux patrons, souvent sur fond de guerres maçonniques ? Dans le Gard notamment, le combat s’annonce digne d’une corrida, entre Douais père (CCI de Nîmes) et fils (CGPME) d’un côté, et Cabanat (CCI d’Alès) et Giraudier (UPE 30) de l’autre. Parfois et ailleurs, les patrons sont entre eux moins cruels qu’il n’y paraît, se renvoyant discrètement l’ascenseur : je te prends ton fauteuil à l’UPE mais te garde une place au chaud à une vice-présidence à la CCI, pendant que le boss du Medef du coin lorgne sur la présidence de la CCI départementale, dont l’actuel président brigue la présidence de la future CCI grande région… oui, OK, j’admets, il faut suivre. Les dessinateurs de presse vont s’en donner à cœur joie pour rendre le tout plus lisible et fendard.

Viendront s’intercaler, fin novembre, les primaires à droite, auxquelles Nicolas Sarkozy va donc participer, cette fois c’est sûr. Suivront les primaires à gauche fin janvier, après l’interminable et malheureusement incontournable marathon des vœux. À peine le temps de se remettre des huîtres et des flûtes, que l’on va se cogner une élection présidentielle, sur fond de burkini, de réfugiés syriens et de fichés S. Et, pour porter l’estocade à celles et ceux qui n’auront pas encore rendu la plume, les législatives en juin. Sans compter les éventuelles surprises de nos amis de Daesh. On n’en parle pas, d’eux, mais on y pense, tout le temps.

Une année en enfer, même pas ponctuée par une coupe du monde de foot à la fin. C’est qu’au fond, on doit aimer ça. Je ne vois pas d’autre explication recevable.