Une histoire de désamour. Les PME ne croient plus aux marchés publics : « toujours les mêmes qui gagnent », « trop de paperasserie à remplir », « des normes à n’en plus finir »… Et pourtant, le business manque souvent à ces mêmes PME. A n’y plus rien comprendre.
Dans le Gard, une initiative voit le jour pour réconcilier grands donneurs d’ordres et petites entreprises. Sur une commande de l’UPE 30, et en lien avec Bercy, Invest in Gard, l’agence de développement économique du Gard, va mettre en ligne, au printemps prochain, une plateforme dématérialisée recensant les appels d’offres des principaux donneurs d’ordres du territoire : SDIS, CHU de Nîmes, ERDF, Habitat du Gard, CEA Marcoule, BRL, Orange, communautés d’agglomération… Le projet sera présenté le 1er décembre au Novotel Atria (Nîmes) , de 17h à 19h, en présence d’une centaine de patrons de PME et donneurs d’ordres. L’occasion, pour quatre donneurs d’ordre – SDIS 30, CHU de Nîmes, ERDF et Habitat du Gard – de signer une charte de bonne pratique dans les achats publics.

« D’un côté, les consultations reçoivent trop peu de réponses ; d’un autre côté, les PME ont le sentiment de ne pas avoir accès aux marchés », observe Eric Giraudier, président de l’UPE 30. La plateforme, qui « n’interviendra pas sur le contenu des appels d’offres », optimisera les flux et identifiera les entreprises correspondant aux marchés lancés. Un système de traçabilité permettra de suivre les taux de retour. « Des actions de formation ou d’accompagnement seront mises en place pour les entreprises dont on constate qu’elles ne répondent jamais aux appels d’offres susceptibles de les intéresser », ajoute Valentine Wolber, directrice d’Invest in Gard. Le portail contiendra un coffre-fort électronique, où les PME peuvent déposer les documents administratifs requis pour répondre aux marchés publics. Un espace de dialogue est prévu, pour que les entreprises non retenues puissent mieux comprendre les critères de sélection des donneurs d’ordres.

L’objectif est de résoudre des aberrations économiques, « comme ce maire de village qui a besoin d’une palette de ramette de papiers par an, et s’adresse à un grossiste national basé en Seine-Saint-Denis, au lieu de faire appel à la librairie du coin de la rue », ironise Eric Giraudier. Faut-il le rappeler : la peur panique des recours contentieux et la surprotection des procédures d’achat, ça nuit à l’économie.