C’est un détail qui en dit long sur la place croissante du numérique : le 19 septembre, Nicolas Sarkozy choisit un réseau social (Facebook), né il y a tout juste dix ans, pour officialiser une information majeure – l’annonce de son retour en politique et les raisons de ce retour. Voilà qui interroge un peu plus sur le rôle de la presse traditionnelle.

Sites web, fibre optique, réseaux sociaux, création d’applications pour smartphone, référencement sur Google, emarketing, campagnes emailing, MOOC (cours universitaires en ligne)… Face à la déferlante numérique, les PME se dépatouillent comme elles peuvent. Prenons l’exemple du Languedoc-Roussillon, qualifiée (par ses promoteurs) de « Californie à la française ». Bien sûr, il y a ces pépites dont le numérique est le coeur de métier, et qui partent à l’assaut du label French Tech : Teads, n+1 Web, Ubisoft, Dell, Dwarf Labs, Aquafadas, ESII, BIME, Intrasense, Schlumberger/Techsia, ITK, Tageos, Oceasoft, Predict Services, Arkadin NTT, JVWEb, Nelis, …

Pour les autres, la maturité numérique est à géométrie variable. Gare au vernis « fun, sun, jeune » des high tech : elles ne tolèrent pas l’improvisation. Le sujet est disséqué dans La Lettre M de ce mardi 23, en ligne dès aujourd’hui sur la rubrique « News » de mon site (www.hubertvialatte.com/news). Quelques exemples : Arcita, belle menuiserie héraultaise, qui emploie 35 salariés, n’a créé son site qu’en… 2012, pour se faire connaître hors région. Las : il faut déjà le refondre, car le contenu ne reflète pas les efforts consentis en lean management, innovation et démarche qualité.
Igual, spécialisée dans le négoce de produits d’hygiène (48 salariés), a enrichi en début d’année son site de nombreuses nouvelles fonctionnalités pour ses clients : gestion du compte en ligne 24/24, disponibilité des fiches de sécurité ou documents techniques… Un salutaire virage vers la dématérialisation, pour « en finir avec le fax », sourit la dirigeante. Seul hic : bon nombre de clients rechignent à télécharger les documents en ligne !

Net-éduquer, c’est aussi le job de Sébastien Oziol, directeur de PoLen (pôle lozérien d’économie numérique). Dans un département enclavé, desservi par la fibre optique, il défend auprès des PME l’intérêt de casser la tirelire (entre 400 et 500 € par mois) pour être raccordé : mise à jour et partage de serveurs communs, logiciels de bureautique en ligne, agendas et contacts partagés entre les membres de l’équipe… De quoi être séduits. En attendant, j’entends encore souvent, dans mon far south, « a dans l’o » pour « arobase », et des dirigeants s’emmêler entre site web et adresse électronique. @ boulot !