Petit pays, petits problèmes. Grand pays, grands problèmes. Alors que la France essuie ce week-end une petite tempête pour photographe amateur, les Etats-Unis se barricadent à l’approche de l’ouragan Sandy. Pendant que les patrons hexagonaux du CAC 40 et les socialistes au pouvoir s’égosillent sans s’écouter, les Américains vont élire le 6 novembre l’homme le plus puissant de la planète. La terre du Mac Do, d’Apple et d’Hollywood pèse un tiers du PIB mondial : ne l’oublions jamais. Le scrutin s’annonce serré. Le président sortant Barack Obama sera-t-il le premier président de la crise à être réélu ? Réussira-t-il là où, dans la vieille Europe, les Sarkozy, Zapatero, Berlusconi, Papandréou, Socratès…, se sont cassés les dents ? Yes he can*. Bien sûr, il ne fait plus rêver comme en 2008. La patine du temps, l’usure du pouvoir. Son bilan est plutôt bon. A son crédit, la fin du feuilleton Ben Laden et de la guerre en Irak, la réforme de l’assurance maladie (qui lui a coûté cher politiquement), le redressement réussi de l’économie. Côté face, un monde de la finance toujours roi et fou, une obsession étrange à ne pas s’engager sur la voie de la protection de l’environnement et un niveau de pauvreté indigne de la première puissance économique mondiale. Réélu ou pas, il devra affronter le « fiscal cliff » (mur budgétaire) avant la fin de l’année, pour éviter la cessation de paiement à son Etat fédéral, et un nouveau coup de grisou sur l’économie mondiale.
Et puis, Obama ne fait pas peur. Contrairement à son adversaire, le mormon conservateur Mitt Romney, qui verse 10 % de ses revenus à l’Eglise. Son vice-président potentiel, Paul Ryan, embrasse l’extrême-droite dès qu’il s’agit d’immigration, de droit des femmes, d’impôts… Malgré ce, Romney fait jeu égal. Pourquoi ? Comme en Europe, de grands non-dits sous-tendent la campagne américaine : l’anxiété des peuples occidentaux de ne plus être hégémoniques économiquement ; et leur inquiétude de décliner, démographiquement et culturellement, face à la montée des « non-blancs » (musulmans en Europe, latinos aux EU). Nuit blanche pour maison Blanche.

* Oui, il le peut.