keycoopt.fr, assessfirst.com, qapa.fr, Ahead, Jobr, Emjoyment, Viadeo, Linkedin… Le recrutement digital fait boom. Pas encore au point de supplanter les bons vieux recrutements à l’ancienne, avec envoi de CV et lettre de motivation, puis entretien avec un gentil et un méchant et c’est fait exprès. Mais quand même : d’après regionsjob.com, 8 % des recrutements en France l’an dernier ont été conclus via des réseaux sociaux professionnels. Les avantages sont multiples pour l’entreprise : ils permettent de capter des jeunes addicts au Net, de travailler la marque employeur et d’économiser des frais liés aux cabinets RH.

« Il y a de moins en moins de réticences de la part des RH à examiner un profil exclusivement numérique, par exemple établi sur Linkedin, principal réseau social professionnel, explique Jacques Froissant, consultant (cabinet Altaïde) dans La Lettre M de ce mardi 9*. Beaucoup de recrutements se font sans CV classique. Les DRH comprennent qu’un profil Linkedin est riche en termes d’infos, et qu’il est bien souvent plus proche de la réalité qu’un CV. » Plus difficile, en effet, d’enjoliver, et a fortiori de mentir, sur une plateforme web où votre profil est exposé et ouvert aux commentaires…

Le digital est aussi une façon de fluidifier les relations entre demandeurs d’emploi et recruteurs sur des secteurs en tension. Un peu sur le modèle des sites de rencontres. Exemple tout frais : l’hôtellerie-restauration, où le taux de turn-over est très élevé. La start-up Jobminute, dont l’application vient de sortir en version Iphone, « digitalise le bouche à oreille », illustre son fondateur, Antoine Poiron. L’application rassemble une communauté de professionnels, qui recherchent en urgence des personnels qualifiés et disponibles, et prend en charge pour eux la partie administrative. « En cas de défection subite d’un serveur ou d’un cuisinier, Jobminute permet de ‘toucher’ plusieurs candidats en moins de dix minutes ! » La base de données (1 200 candidats), essentiellement francilienne, devrait s’étendre sur le littoral méditerranéen cet été, pour pallier les affres des recrutements saisonniers. Pour un peu, qui sait, avec ces technos agiles, on trouvera un jour des professionnels du tourisme parlant anglais !

Deux conseils, pour conclure, à mes lecteurs dirigeants d’entreprises. Si vous créez une page Facebook pro, évitez d’y poster les photos de vos enfants beaux et heureux au bord de la piscine ou des vacances à l’Ile Maurice avec votre maîtresse : on s’en fout. Par ailleurs, ne racontez pas de fable improbable sur votre boîte, genre Père Noël à Disneyland. « L’image qu’on doit véhiculer sur les réseaux sociaux, c’est la vraie vie des salariés, en les faisant témoigner dans des clips, explique un industriel. Il ne faut pas un trop grand delta entre l’image et la réalité, sinon le retour de bâton est fatal. Communiquer sur les réseaux sociaux suppose une ligne éditoriale à tenir. C’est un métier. » D’avenir.

*Rubrique « Focus », p.11. www.lalettrem.fr, toute l’actu éco en Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées.