Jean-Luc Mélenchon traite Marine Le Pen de « semi-démente ». Cette dernière brandit la viande halal et le déremboursement des IVG de confort pour reprendre des parts de marché médiatiques. Pour Claude Guéant, en mission, « toutes les civilisations ne se valent pas » et « on ne se sent plus en France ». François Hollande veut en finir avec « l’Etat UMP » tout en donnant davantage de pouvoirs aux Régions – presque toutes à gauche, ça tombe bien ! On passerait donc à « l’Etat PS », « Post-Sarkozy ».
Au pied du mur, Nicolas Sarkozy la joue affectif : « Je prends ma retraite si je ne suis pas réélu », et, hier encore, en conclusion du show de Villepinte, « Aidez-moi »… Il en vient à s’excuser/s’expliquer d’avoir fêté sa victoire de 2007 au Fouquet’s. Incroyable pour un politique de sa trempe, capable d’intervenir en personne dans les négociations entre le GIGN et un forcené ceinturé d’une bombe, dans une école maternelle de Neuilly, sa ville, en 1993. Scoop : Sarkozy est un mec de droite. Ses valeurs sont le travail et l’argent. Qu’il arrose sa victoire, fut-elle présidentielle, dans une brasserie chic des Champs, est logique, et on s’en fout. S’excuser pourquoi ? Pourquoi si tard ? Et puis, pourquoi de ça ? Car il a fait de vraies grosses bêtises, trop subtiles semble-t-il pour être reprises par des journalistes télé : affirmer la primauté de la chrétienté, envoyer des textos à Carla lors du discours d’accueil d’un souverain arabe, emmener Jean-Marie Bigard dans la délégation présidentielle au Vatican…
C’est donc écrit, il aurait déjà perdu. Libération, feuille départementale financée par Rothschild (un socialiste notoire) et diffusée dans Paris intra muros, met à sa Une : « C’était Sarkozy, histoire d’une ambition. » Si c’était un journal, le titre eût été moins orienté, du genre : « France/Sarkozy : le désamour ».
Ainsi bat la campagne. Emprise des communicants et des médias porteurs d’une pensée unique. Les temps changent. Avant, les convictions, l’authenticité et les idées dominaient. On voulait faire des choses. Aujourd’hui, on veut devenir quelqu’un. Peu importe la manière. Le 6 mai, les Français porteront à la tête de la 5ème puissance mondiale soit un candidat par défaut (l’ami DSK étant retenu à l’hôtel), soit un sortant qui s’excuse d’avoir été lui-même. On a la campagne qu’on mérite.