14ème budget (33 M€ pour la saison 2011-2012), 1ère place (avec le PSG) de la Ligue 1. Jamais, depuis sa création en 1974, le club de football de Montpellier n’a réalisé un aussi bon début de saison. Battre Marseille, samedi à La Mosson, devant 27 000 spectateurs, n’étonne plus personne. La « fille » de Louis Nicollin devient une valeur sûre du championnat. On ne peut pas parler d’effet de surprise, comme il y a deux ans, où l’équipe, débarquée de Ligue 2, avait terminé 5ème. De cette place de coleader, les médias dominants (Canal, L’Equipe) parlent peu, et quand ils le font, ça leur brûle les lèvres. ‘La Paillade’ ? Pas très vendeur à Paris. Peu importe, les joueurs prennent du plaisir et en donnent. La cellule recrutement a fait de très beaux coups : Costa, Giroud, Hilton… Cette réussite sportive est aussi la victoire d’une stratégie d’entreprise, qui place la formation, la patience et l’humilité au centre.
Mondialisons le propos. Le foot reste un incroyable – le meilleur – catalyseur de peuple. Pour des raisons divines : un dribble chaloupé, une action sublimement collective, un tir sur la barre, un but valable refusé, l’odeur de la pelouse, les chants, les tifos, une fin de match crispante. Pour tout ça, et plus encore, les enfants joueront toujours au football. « Le foot, c’est pognon, magouilles et blaireau », récitent les lecteurs de Télérama. Moi qui écume les kops depuis 20 ans, je n’ai pas rencontré plus d’abrutis dans une tribune que sur les bancs de la fac. Le stade, c’est le dernier endroit où le chef d’entreprise et l’ouvrier se côtoient sans se jauger. La coupe du monde est le seul événement pour lequel la planète, ronde comme un ballon, s’arrête de tourner, une fois tous les quatre ans. « Il n’y a pas d’endroit où l’homme est plus heureux que dans un stade de foot », disait Albert Camus, un blaireau notoire, qui fut gardien de but à Alger avant d’écrire un peu.