Pourquoi un billet du lundi ? Parce que je hais les dimanches, et qu’un billet du lundi est une bonne façon de les meubler. Gratuit – c’est son ADN -, le billet agace, déçoit, instruit, divertit, parfois emballe – presque 100 fan de la page Facebook « le billet du lundi », encore un petit effort ! Chaque semaine, des qui s’abonnent, des qui se désabonnent, des qui se réabonnent, dans un joyeux va-et-vient numérique.

Pas du tout prévue lors de la conception du site, la rubrique fut créée à l’instinct en avril 2011 pour la home page du site – je ne savais pas comment l’habiller pour l’été. Aujourd’hui, le billet du lundi, s’il n’est pas breveté, est lu par deux mille décideurs, essentiellement de la grande région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, et d’autres parisiens. Je n’oublie pas le noyau dur de fidèles – les amis et la famille. Il est « liké » entre 2 et 88 fois – record à battre. Chemin faisant, je sais à l’avance les sujets qui vont buzzer, et ceux voués à un flop relatif. Mais il faut veiller à une alternance des sujets : je ne vais pas vous parler de météo, de gosses ou de nanas (thèmes les plus populaires) chaque lundi.

Le billet suscite des interrogations. On me glisse parfois à l’oreille des choses invraisemblables. La top réflexion : « Mais pourquoi vous faites ce billet ? » Question posée par une… directrice de communication d’un grand groupe. Ben, parce que c’est un outil de communication, c… (mot français, en huit lettres). Ou encore : « Tu as un ego surdimensionné. – Moi : ah, pourquoi ? – mais tu as un blog ! » Ne pas être sur la Toile équivaut pourtant, d’après moi, à une mort professionnelle.

Bien plus avenante, à quatre ans d’intervalle (2011 et 2015), la même phrase, presque mot pour mot, venant de communicantes soucieuses de mon devenir : « Vous n’avez pas peur d’être grillé avec votre billet ? » La rime est jolie, et l’attention toute féminine. Le billet a justement vocation à provoquer. Pour que le lecteur se rappelle à mon bon souvenir, chaque semaine, qu’il m’identifie, dans toute cette infobésité. Un billet d’eau tiède saoulerait d’ennui. Je veille juste à ne pas injurier ni diffamer, et à argumenter. Aux hordes de grincheux, moins délicats que ces dames de la com’, je rétorque de façon industrielle et binaire : « Le billet est un super outil de com’, et j’en suis très fier. »

Que dire de plus, alors que nous sommes presque mardi ? Le billet me procure un espace de liberté, dans un métier et une vie qui en laissent bien peu. J’y retrouve le goût d’écrire. Redécouvre le pouvoir des mots, et la dure discipline d’un exercice périodique. Et surtout, surtout : j’aime ce rendez-vous avec vous.