Après les trente glorieuses, puis les trente dispendieuses, entre-t-on dans les trente frileuses ? Les marchés financiers et agences de notation sifflent la fin de la récréation. Ils doutent de la capacité des Etats occidentaux à rembourser leurs dettes stratosphériques. Le « plan de rigueur » de doc’ Fillon n’est qu’un apéro. Des cigarettes plus chères ou un coup de rabot au dispositif Scellier, ça donne surtout l’illusion d’agir.

Les responsables de demain devront réduire drastiquement le niveau des dépenses publiques – qui continuent d’augmenter ! Un vrai scénario de science-fiction : fermeture d’ambassades à l’étranger, voire de ministères, réforme profonde de la sécurité sociale (privatisation ?), traque réelle des fraudeurs (travail illégal, arrêts maladie de complaisance…), fonte du nombre de fonctionnaires, voire de leurs salaires et primes… Sans compter sur des gestes forts. Pourquoi, par exemple, ne pas déchoir de la nationalité française les évadés fiscaux ? Des idées extrêmes, peut-être… Il en va pourtant de la sauvegarde de la solidarité nationale : nos enfants, qui devront travailler jusqu’à 65 ans (au bas mot), ne supporteront pas de payer à rebours les préretraites dorés de leurs grands-parents.