Tremblez braves gens : Pépère a rendu son arbitrage sur la politique familiale – allocations ou quotient. A Jean-Marc Ayrault, l’annonce faite aux médias, ce lundi. Pour trouver le milliard d’euros manquant à l’équilibre de la branche famille de la Sécu, l’exécutif optera pour une réduction, soit des allocations, soit du plafond du quotient familial (de 2 000 à 1 500 euros par demi-part). Dans les deux cas, c’est les ménages les plus z’aisés qui trinquent. Si elle est décidée, la réduction des allocs pour les ‘riches’ chargera encore plus les gestionnaires de CAF, déjà débordés – pour rappel, celle de Montpellier a fermé 10 jours (vous avez bien lu : 10 jours) en février pour absorber une partie des dossiers en souffrance. Toucher au quotient familial, option qui semble tenir la corde, serait une solution plus simple à mettre en oeuvre, et plus juste – tout le monde serait concerné, alors que les allocations ne sont perçues qu’à partir du 2ème enfant. Dans son rôle pas drôle, l’opposition hurle déjà à une hausse d’impôts déguisée. Voilà pour le tableau, rangez les crayons.
Auto-zoom : je perçois 96,30 centimes d’euros par mois d’allocations familiales. Les 30 centimes après la virgule finançant une capsule de café au bureau, sans sucre s’il vous plaît. Un de mes enfants, élevé en garde alternée, ne pèse pas une demi-part, mais un quart, aux yeux du fisc, qui sait compter. Sucrez-moi ces deux niches ! Et, au passage, celle dont bénéficient les journalistes – déduction ‘pour frais professionnels’ de 7 650 euros sur la déclaration de revenus.
Pourquoi cet hara-kiri ? Tout d’abord, parce que je suis né du bon côté de la bourgeoisie – mais qu’est-il arrivé à ma pauvre mère pour qu’elle me prénomme Hubert ? La vie n’a pas été trop dure avec moi. Réseaux, ascension, reconnaissance, revenus assez confortables pour être abonné et à Canal + et à BeIn Sport. Bref, je n’attends pas qu’on m’aide. Et même, quand le temps desserrera son étreinte, je consacrerai une partie de mes journées aux plus démunis, ici ou ailleurs, pour rendre tout ce qu’on m’a donné. Mais il n’y a pas que cet aspect, somme toute très personnel. Surtout, sans allocs et sans niches où me planquer, je me sentirai plus libre et léger. La fierté d’assumer les siens, seul. Le temps passé à la CAF à expliquer mon inextricable situation pour gratter trois sous, je préfère le consacrer à d’autres activités, bien plus créatrices, pour en glaner quatre ! Question d’état d’esprit.
Ah!
Quand j’ai lu arbitrage j’ai cru que tu allais faire ta chronique sur Nanard victime du complot des juges !
Ce qui est plus que gênant dans cette affaire, c’est que l’on remet en cause le principe d’universalité de ces allocations…et par conséquent du modèle social entier.
C’est le même principe pour l’allocation chômage. On cotise tous sur son salaire pour un jour « peut être » percevoir l’indemnité si on était au chômage…sans « peut être » jamais les toucher.
Ce qui fait surtout peur, c’est que l’on touche à ces fondamentaux de notre société sans réformer notre modèle économique et fiscal.
Donc, NON à la suppression des allocations, même pour les plus riches ! c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres !
Il est tout à ton honneur de souhaiter pouvoir renoncer un jour à des privilèges fiscaux mais ne tombons pas non plus dans le socio-masochisme stp !
Ceux que certains qualifient promptement de « nantis », « riches », « opulents » et que sais-je ne le sont pas de générations en générations depuis des siècles et des siècles, à quelques très rares exceptions près.
Il se trouve simplement que beaucoup de parents, depuis les temps reculés de notre Histoire, comme les tiens très certainement, souhaitent que leurs enfants puissent profiter d’un avenir plus confortable ou moins misérable que ne l’a été leur propre vie. Leur travail et les sacrifices consentis au fil des générations ont peu à peu permis à beaucoup d’entre nous dans ce pays de vivre sans se trouver dans le besoin.
Je sais, il n’y a pas que ça, nous avons aussi bien sûr bénéficié de la Révolution Industrielle, de la sagesse de Jules Ferry, de la colonisation, du pillage de l’Allemagne dans les années 20, du plan Marshall, de la CEE, etc. mais ne déshonorons pas la mémoire et le travail de nos ancêtres en dénigrant d’une manière ou d’une autre ce que nous sommes aujourd’hui.
D’autre part, si tu as la chance de disposer d’un esprit fécond, plus habile à créer de la richesse qu’à en réclamer, ce n’est malheureusement pas le cas d’entre nous tous et l’on est parfois heureux de pouvoir se faire aider de quelques sous par nos CAF déficitaires… On ne choisit pas toujours de devenir bête ou limité, en tout cas incapable de bâtir des projets créatifs pérennes.
mon esprit n’est pas plus fécond que le tien, loin s’en faut cher Troll !
Je ne maîtrise pas de langue étrangère (ou alors l’anglais au bout de trois pintes…), alors que tu parles, si mes souvenirs sont bons, italien, anglais, et que tu as de solides notions en islandais et vietnamien.
Et je n’ai pas ta culture historique et géographique, édifiante à bien des égards. Ne te dévalorise pas !!!
Je ne souhaite pas forcément que mes enfants vivent « mieux » que moi. Qu’ils soient plus ou moins heureux, avec une ou deux passions, ça serait déjà pas mal…
amitiés fidélo-sudistes
b.
Ce que j’ai du mal à comprendre c’est pourquoi, plutôt que de monter une usine à gaz nouvelle, tout simplement ne pas faire entrer les « allocs » dans le champ des revenus imposables qui sont progressifs.
Il est vrai que l’argent ainsi récolté par l’impôt n’irait pas dans la caisse des allocations familiales ; mais cela va être la même chose avec ce système compliqué. Le calcul de ce qui rapporte les plus entre les deux solutions doit être plus ou moins possible.
Cela dit, pour répondre à l’argument d’Aurélien, ci-dessus, les allocations familiales sont des « allocations » alors que le chômage ainsi que la maladie sont des « assurances » (on cotise, donc on touche).
Amitiés à toi, mon cher Hubert.
Mon cher Hubert, question d’état d’esprit indeed…
Que la vie en france parrait bien compliquée depuis l’angleterre… Tu aurais été bien ici.
Ca me fait penser au sketch de Coluche sur la sécu tiens!
« Chère Madame,
Je me décide à vous écrire, car je suis passé deux fois à la caisse et c’était fermé.
Voici ma situation :
Mon premier mari étant provisoirement mort, je vis maternellement avec un Cubain.
Quand mon premier enfant à eu deux ans, la caisse m’en a coupé la moitié.
D’autre part on a coupé les bourses à mon deuxième, qui ne va plus à l’école.
Moi, j’ai été couché 15 jours avec le docteur tous les jours.
Je suis resté malade à cheval sur 2 mois et je me suis fait soigné avec des feuilles de maladies. » Etc, etc…