Au commencement, c’était le chaos. Avant l’avènement de notre ère (Internet, 1989, an 0), pas de téléphone portable, pas de forfait Free à prix normaux, pas d’Intranet-flic au bureau et d’Internet-évasion à la maison. Pas de réseaux sociaux où les filles changent leur photo de profil tous les trois jours – le but caché étant d’exhiber leur passionnant fil d’actualité. Pas de smartphone tactile et essentiel – je téléphone, tu surfes, elle enregistre, nous photographions, vous filmez, ils téléchargent des applications. Pas de GPS non plus ! Et chaque fois c’était la même, on cherchait pendant 25 minutes le pavillon d’un vague ami, dans des dimanches à la con. Les Net rencontres n’existaient pas encore : les mamans célibataires devaient se rabattre sur le voisin inculte de palier, l’ex adipeux d’une copine ou le collègue chauve de bureau.
Un temps que la génération Y – jeunes nés dans les années 80 et 90 – n’a pas connu. Après tout, c’est pas leur faute. Il faut juste le leur rappeler : oui, avant notre ère, on devait passer par le téléphone fixe pour avoir les copains ! Et ça filait droit : il fallait articuler ‘bonjour’ et ‘s’il vous plaît’ aux parents-douaniers pour accéder au pays des amis. Sans Facebook, on était obligés d’aller dehors pour croiser pote qui vive. Un rendez-vous était un rendez-vous : pas moyen de joindre l’acolyte en cas de pépin. J’ai même rédigé des cartes postales à mes grands-parents en y prenant du plaisir.
Autres temps, autres mœurs ? Soit, et chouette. Dans ce cas-là, allons plus loin. Les NTIC sont omniprésentes, mais pas encore adultes. La ville intelligente va devenir l’un des terrains de jeu des start-up. Quelques exemples. Pourquoi attendre 20 à 30 minutes dans les restaurants, à midi, en semaine ? Une application sur Iphone devrait permettre de prendre et régler sa commande à distance, et d’être servi sitôt arrivé. Dans les supermarchés, à quand un navigateur dans lequel rentrer les plats que l’on souhaite cuisiner dans la semaine ? Il optimiserait notre circulation dans les rayons et nous éviterait des oublis idiots. A quand des feux tricolores intuitifs, prenant en compte la circulation pour la fluidifier ? Idem pour les chauffages et climatisations des immeubles, qu’il faudra à l’avenir affiner automatiquement et en douceur selon les prévisions météo. Qu’on se le lise : avant c’était bien, et demain, ça sera encore mieux !

* Nouvelles technologies de l’information et de la communication.