Que disent les cortèges qui ont défilé hier à Paris et Lyon « dans une ambiance bon enfant » – ont tenu à préciser en chœur les journaleux en faction ?
– On ne veut pas du mariage homosexuel. Ben c’est raté les gars, les députés ont voté la loi Taubira il y a un an. Alors soit vous vous réveillez et acceptez d’être minoritaires (ça arrive à tout le monde), soit vous faites la révolution – auquel cas, ne cachez plus vos identités derrière des prénoms d’emprunt dès qu’un micro se pointe.
– La nature, c’est un papa et une maman. Jusque là on est d’accord, il n’y a qu’une façon de faire les bébés. Passée cette révélation biblique, pourquoi ne pas permettre à des gens de même sexe, qui s’aiment, d’élever un enfant ? Comme ça, juste pour voir. En plus, ça existe en silence depuis des années. Et puis, vous savez, parmi vos gosses parfaits de huit ans, affichés en tête de gondole face caméras, certains seront homosexuels, fumeront des joints ou, pire, tomberont amoureux d’une maghrébine.
– La perfide théorie du genre infiltre l’école et détruit les fondements de notre civilisation. Tout d’abord, ne prêtons pas des intentions aussi apocalyptiques à notre président casqué, qui vient de repousser courageusement l’examen de la loi sur la Famille à 2015 « au plus tôt ». Ensuite, enseigner à l’école que certaines différences hommes/femmes sont socialement et culturellement fabriquées, et s’avèrent en partie artificielles, fait partie d’un sain débat. Enfin, rassurez-vous : les femmes poseront toujours, lascives et captives, dans bon nombre de pubs et de salons (la palme à celui de l’auto), sans que les pouvoirs publics lèvent le petit doigt. Dernier exemple en date, celui d’une auto-école du Sud vantant sa formule de financement du permis de conduire pour les jeunes : « vous pourriez la prendre pour un euro/jour ». En gros plan, une naïade suggestivement assise sur sa valise, au bord de la route, juchée sur des talons de 15 cm. Provocation éclairée d’un intellectuel de la pub, validée par l’annonceur, et les diffuseurs. La civilisation est sauve.
– Nous sommes attachés aux racines chrétiennes de l’Europe. C’est encore raté, la France n’est plus un Etat religieux depuis 109 ans. Et puis franchement, regardez la gueule des passagers des transports en commun. Il faut changer de logiciel ! Même vos jours fériés (Ascension, Pentecôte et tutti quanti) sont tristes. Et ne donnent pas envie de chercher une chute rigolote.
Qqs soient les opinions, sur ce genre de question, qui touche profondément les fondements de la civilisation dans laquelle on vit, étant tous concernés par la question , un référendum était nécessaire ça aurait évité ce genre de réactions ou en tous cas elles auraient été toutes systématiquement condamnables ! L’assemblée ne représente pas du tout les Français et TOUS étaient concernés directement. Le réferendum existait mais non fallait passer tout ça en force!
C’est vrai qu’entre la Charia et un univers LGBT, là, spontanément, sans réfléchir, je me dis qu’à tout prendre, il vaut peut-être mieux faire quelques pas en arrière et revenir à ces bonnes vieilles « racines chrétiennes de l’Europe », dont il ne tient qu’à ceux qui profitent de ses jours fériés pour ne pas aller bosser d’en faire des jours heureux…
Quant à la gueule des passagers des transports en commun, je n’en vois pas le rapport avec les racines de notre continent. A moins que tu ne sous-entendes que les passagers en question ne sont pas de type « chrétien » (si tu parviens à m’expliquer ce qu’est ce type) et qu’en d’autres termes tu valides l’équation bancale suivante:
personnes de type coloré (puisque c’est là ton sous-entendu) = non-chrétiens = instaurons pour la France des valeurs qui correspondent à ce type racial (la Charia ??).
Dans tous les cas, dois-je le rappeler, les vrais racines ne sont ni monothéistes ni LGBT, elles sont et restent PAÏENNES (même si très fortement teintées de capitalisme). Tant que tu continueras à offrir des cadeaux à Noël à ceux que tu aimes et à souffler tes bougies d’anniversaire, tu perpétueras nos traditions millénaires.
Et pour mémoire, les Européens n’ont attendu ni les moines ni les prêtres pour brasser, vinifier et chimer !