… comme économie. L’initiation à l’entreprise et à l’international est le parent pauvre du système éducatif français. A part un pauvre stage d’observation, en 4ème, chez le boulanger du coin ou la boîte de reprographie de tonton, c’est le désert de Gobi. Personne ne semble affecté par cette incurie pédagogique, dont les effets sont pourtant dramatiques. Trois chiffres-clé pour en attester : en 2011, le commerce extérieur français atteint un déficit record de 69,6 milliards d’euros ; seulement 5 % des cerveaux qui entrent en école de commerce et d’ingénieurs portent un projet de création d’activité ; 73 % des jeunes âgés de 15 à 30 ans aimeraient devenir fonctionnaires s’ils en avaient l’opportunité (sondage Ipsos pour Le Monde, mars 2012).
Peillon-nous une tranche d’audace, en imaginant de VRAIS cours d’économie dans les collèges et lycées. Intégrant le volet relationnel : sourire, se valoriser, finir un job commencé, satisfaire le client, travailler son réseau et en réseau, respecter les consignes, se comporter de façon égale… Pour les sujets de fond, les idées ne manquent pas. Peut-on sortir de l’Euro ? Qu’est-ce que la crise de la dette ? Le micro-crédit perce-t-il en France ? Pourquoi l’Etat ne peut pas interdire la vente de tabac ? Comment sont nées des entreprises mondialement connues – Google, Apple, Danone, Renault, LVMH, Coca… ? Avec des réponses multiformes : exposés, visites de sites, interventions de chefs d’entreprises, diffusion de docs… A ce sujet, regardez l’émission Docteur CAC (« c’est assez clair »), sur France 5*. Format pêchu (4 minutes), simple et humoristique.
On comprend mieux le monde à travers l’économie, dit le quotidien Les Echos. C’est exact : le sens des affaires et la culture éco n’ouvrent pas que les portes du seul profit financier. Ils offrent des clés de lecture, une ouverture aux autres (sans distinction de religion, de sexe, d’origine, d’âge et de milieu social), un rapport sain à l’argent, une confiance en soi et en l’avenir, l’appréhension de la valeur ajoutée, le goût d’un voyage rebaptisé export, la quête de l’innovation, une résistance à la doxa du moment. Voilà qui est presque aussi important que la semaine de 4 jours et demi ou la réduction de la durée des vacances d’été.

* Du lundi au vendredi, 20h20. L’émission hebdomadaire (26 minutes) est diffusée tous les samedis à 23h30.