18 ans que ça dure. Le Fise (Festival International des Sports Extrêmes), qui débuta en 1997 sous les regards moqueurs à Palavas-les-Flots, va attirer 500 000 fans des sports urbains de glisse, de mercredi à dimanche, sous le soleil de Montpellier. L’événement se déroule au bord du Lez et sur le parvis de l’Hôtel de Ville, et marque l’ancrage définitivement sportif de l’ex-capitale régionale. Ca compense. Le Fise inaugure aussi la tournée mondiale du Fise World Series, qui compte cette année deux autres dates, en Chine (Chengdu, en octobre) et Malaisie (décembre).

BMX, skateboard, mountain bike, roller, wakeboard, slackline ou, nouveauté 2015, trottinette freestyle : il y en a pour tous les goûts. « En regroupant sur un seul événement des disciplines auparavant concurrentes, nous pouvons mieux les promouvoir auprès des médias et des sponsors », rappelle Hervé André-Benoît, 42 ans, créateur du Fise et ex-Sup de Co. Sous l’œil de 250 journalistes, 1 800 riders – 1 200 amateurs et 600 professionnels, 52 nationalités présentes – venus du monde entier vont rivaliser d’audace et de gadins pendant cinq jours. Le gotha mondial est au rendez-vous : Mark Webb, Alex Coleborn et Daniel Dhers en BMX, Danny Leon, Joseph Garbaccio et Dannie Carlsen en skate. Je ne sais pas d’où viennent ces jeunes gens, mais une chose est sûre : ça va déchirer sur le bitume brûlant, bientôt couvert de verre brisé – pour le plus grand bonheur des gamins, qui n’ont rien à faire là, non mais.

L’organisateur farceur pousse les riders dans leurs retranchements : départs en haut d’un pont, refonte chaque année de la moitié des infrastructures, changement des rayons de courbes…
Le BMX reste la discipline phare, « car c’est un sport visuel et aérien », souligne Hervé André-Benoît. Mais il y a équité financière : 15 000 euros de prix par discipline, et un chèque de 5 000 euros pour chaque vainqueur.

Après la Malaisie et la Chine, Hurricane Action Sports Company, société organisatrice basée à Lunel, veut continuer à exporter son concept. Hervé André-Benoît vise deux autres dates pour 2016. Des villes du Canada, des Etats-Unis, du Moyen-Orient, de l’Afrique du Sud, ainsi que Londres, sont sur les rangs. Le mordu de glisse y va mollo en affaires : « Beaucoup de ces villes seront refusées. Nous voulons progresser tranquillement, sans levée de fonds. »

ADN du Fise : sa gratuité. Le festival se finance par des subventions des collectivités locales – Ville et Métropole de Montpellier, Région Languedoc-Roussillon – et par des sponsors privés – Virgin Mobile, Go Pro, Honor (marque de téléphone chinois).

Un public jeune (70 % a moins de 30 ans), donc ultra-connecté : la stratégie digitale massive est au cœur du développement du Fise. Pour la première fois, Hurricane a recours à un prestataire britannique, RedTorch, sur la partie social media manager. Jeux concours, challenges – exemple : s’il y a 10 000 ‘like’ en 5 mn, tel rider tente telle figure -, background, compétitions en live sur les réseaux sociaux : quatre community managers vont oeuvrer à temps plein pendant cinq jours. L’objectif : que le site www.fise.fr ait un million de visiteurs, ce qui correspondrait à l’audience de chaînes de la TNT. Vous pouvez déjà commencer !