Un peu d’auto-promotion. Publié il y a deux semaines, avant le buzz créé par le film américain anti-Islam et la caricature de Charlie Hebdo, le billet « L’Islam, soluble dans la République ? » (www.hubertvialatte.com/billetdulundi/lislam-soluble-dans-la-republique) avait suscité moues et incompréhension – pourquoi donc ce sujet tombé du ciel ? Aujourd’hui, en voyant les infos, je me marre. Même topo, en mai, pour le billet sur Valérie Trierweiler (www.hubertvialatte.com/billetdulundi/trierweiler-so-twitter) : je m’étonnais alors de l’usage compulsif des tweets de la 1ère Dame de France. C’était avant qu’elle n’affiche son soutien numérique à l’adversaire de Ségolène Royal, l’ex de son mec (passionnant, comme histoire).
Où est-ce que je veux en venir avec cette séquence mégalo ? A une devise bête : n’oubliez pas votre instinct. Car l’intuition est évacuée dans nos formations cartésiennes, où l’art de l’autre, l’écoute de ses sensations, la confiance en soi, sont des sujets méprisés. Pourtant, et Francis Cholle l’explique fort bien dans « L’intelligence intuitive » : 80 % de nos pensées sont inconscientes, et l’inconscient est le siège de notre imagination. « C’est par le jeu et l’inconscient que l’on se désengage de l’esprit analytique, explique-t-il. L’approche logique, qui prédomine en Occident, est limitative et handicapante pour la création de valeur ajoutée. » 
Oui, il faut du flair en affaires, fussent-elles lettrées. Il faut du flair dans la gestion des egos, le décryptage de budgets et de résultats d’entreprises, la chasse au scoop, l’entretien et développement d’un réseau d’informateurs. Il faut du jeu et du collaboratif pour tirer le meilleur de son équipe. Il faut de l’empathie, quand on interviewe quelqu’un, pour sentir quand il est en confiance, et qu’il va se livrer. Alors, il faut savoir se taire, laisser le silence se faire, pour cueillir la confidence-clé. Il faut du flair pour sentir les sujets de demain – ceux du jour étant déjà périmés. C’est essentiel, et totalement oublié. Mon ex-boss, le regretté Alain Thibert, m’avait glissé un jour : « Je m’en fous, d’un journaliste diplômé. Ce que je veux, c’est qu’il ait du flair. » Décidément, même mort, le patron a toujours raison !