« Les Français sont des veaux, ma pauvre Giulia, peste-t-il en ne se rasant pas, pour une fois. Ils croient que la crise, c’est moi ! C’est pas faute de m’être démené. Je ne pourrai pas finir le job, et le gros nul va faire n’importe quoi pendant cinq ans. En fait, c’est pas lui qui est élu, c’est papa qui est pas réélu. » Clap de fin pour celui qui se réveille ce matin dans la peau d’un « Français comme les autres ». Libération, Le Nouvel Obs’, Télérama, France Inter&co perdent leur meilleur client. Rarement un politique n’a concentré autant de passion. Talentueux et brutal, ambitieux et arrogant, intelligent et menteur, courageux et instable, séduisant et diviseur, parisien (pire : Neuilléen) et méprisant, cynique et subtil, énergique et épuisant. Inclassable, en somme. Jusqu’à son discours de sortie, hier, franchement sport pour son adversaire et son pays. La campagne a tourné au référendum Sarkozy. A chacun de ses discours, le président entrant s’est référé, de façon presque obsessionnelle, au style, au bilan, aux dérives du système Sarkozy. Lui opposant son côté « normal », gentil, sympa et ancré en Corrèze.
Hollande a mené le combat sans allant – son humour est parti avec ses kilos superflus -, mais avec une forme de force, et sans erreur. Suffisamment pour l’emporter, pas de beaucoup finalement : 51,67 %. Aucun sondage n’avait prédit un écart aussi serré – bizarre, bizarre… Ses salauds de copains, qui l’ont traité de « fraise des bois », « Flamby » et j’en passe, vont lui mener une cour assidue pour avoir leur petit ministère et une maîtresse à Paris.
Dicté par les marchés financiers et Bruxelles, le monde qui va ne laisse aucune marge de manœuvre à Flamby. Il le sait. La croissance économique, les hausses d’allocs ou de Smic, les logements sociaux par milliers ou des retraites revalorisées ne se décrètent pas. L’ex de Ségo est sacré au pire moment, dans un climat d’insurrection civile larvée, où les 18-24 ans mettent Marine Le Pen en tête. Son état de grâce est déjà fini. Lueur d’espoir : devant une marée de drapeaux algériens, Yannick Noah a chanté et dansé hier soir à la Bastille. Pour un peu, il reviendra payer ses impôts en France.
« une marée de drapeaux algériens » : évidemment, à la Bastille on en a vu de toutes les couleurs : drapeaux algériens, marocains, palestiniens, Front de Gauche, occitants, rouge et farnçais aussi.
Alors pourquoi ? Je vois 3 raisons :
1- la france est multiple et on a besoin de se singulariser en affichant leur fierté d’origine, leur double culture. Why not.
2- les organisateurs ont laissé les gens afficher ce qu’ils voulait ; sans vouloir contrôler les images. Les français font ce qu’ils veulent. C’est, me semble-t-il tout à l’honneur des organisateurs de cette fête.
3- certains profitent toujours de ce type de rassemblement pour, en cheval de Troie, pour faire l